NAISSANCE DU PARDON DE LA BATELLERIE |
Je laisse ici la parole au père Gousset : « Oui... trois éléments sont là en 1959, des pierres d'attente en quelque sorte. Il ne manque que la rencontre et l'architecte.
Premier
élément : le désir de perpétuer et
d'exalter le souvenir des Anciens Combattants de la Batellerie, morts pour la
France, au cours des deux dernières guerres, et dont le monument national est
à Conflans Sainte Honorine: c'est à ses pieds que l'Oise vient mêler ses eaux
à celles de la Seine.
Deuxième
élément : le désir d'apporter quelques joies saines et familiales
à la communauté marinière toujours sur la brèche, et qui a si peu l'occasion
de se trouver réunie. Troisième élément : le désir de donner une expression collective à l'âme profondément religieuse du marinier et aussi de donner tout son sens à l'hommage rendu aux bateliers morts pour la France, est une des préoccupations du nouvel aumônier du " Je sers " l'abbé Roger Gousset.
La rencontre de ces trois éléments devait se faire à la fin de
1959, si ma mémoire est bonne, ou dans les tout premiers jours de 1960. En une séance mémorable sur le bateau du Salon Nautique à Paris, M. David (car c'est lui l'architecte) qui accompagne M. Berrurier, maire de Conflans-Sainte-Honorine, particulièrement soucieux du bien des mariniers, entouré de M. Gilbert Legrand, de M. Benoit et de M. l'abbé Gousset, fortement appuyé par MM. les députés Drouot-L'Hermine et Nungesser, emportait après un débat fort animé avec d'autres partenaires, le résultat souhaité: la naissance et la reconnaissance du PARDON NATIONAL DE LA BATELLERIE.
Il restait à lui donner une âme, un esprit, bref, toutes ses
dimensions. Cette soirée connaît aussi son apothéose: devant le monument aux morts de la Batellerie, la vasque magnifiquement embrasée révèle que la flamme recueillie la veille à Paris, est là, symbole de tant de sacrifices mais aussi de la pérennité dans l'au-delà. Ainsi se trouve tout naturellement préparée la cérémonie religieuse du lendemain dimanche: messe sur l'eau au Pointil, parmi les péniches en fête, dans un décor qui, chaque année, relève d'un goût parfait. Présence de personnalités civiles, militaires, souvent d'un évêque, participation d'une musique, d'une chorale, le Chœur Mixte des Chanteurs du Confluent, messe télévisée deux fois déjà. Puis, à partir d'une vedette rapide, gracieusement prêtée soit par les Ponts-et-Chaussées, soit par la Gendarmerie, toutes les péniches de la Seine et de l'Oise sont bénites par l'aumônier ou l'évêque présent. Toutes ces heures de recueillement, les unes graves, les autres religieuses, appellent une légitime dé\tente. Elle est large- ment réalisée par le banquet qui fait suite au vin d'honneur servi à la Bourse d'Affrètement et au cours duquel le maire de la ville fait un discours; par les manifestations nombreuses et variées et par la belle fête folklorique organisée par le Comité des Fêtes de Fin d'Oise. Le PARDON NATIONAL DE LA BATELLERIE, dont la réalisation revient à la municipalité de Conflans Sainte Honorine en liaison avec l'abbé R. Gousset et l'Association des Anciens Combattants, a obtenu les plus hauts patronages: ministres des Anciens Combattants, des Transports, de la Santé Publique, préfet, sous-préfet, parlementaires, président du Conseil Général, et cette liste n'est point exhaustive. Il s'honore aussi de la présence d'hôtes de marque dont la liste ne peut être dressée ici. Ces visites sont dues pour une bonne part à une présence dont la ville de Conflans Sainte Honorine est fière : Mme Weiss. Il Quand on prend une décision, il faut toujours penser à la part de bonheur qui en résulte pour les autres. " LE PARDON NATIONAL DE LA BATELLERIE fait accourir chaque année des foules de plus en plus nombreuses. La preuve est faite que la décision était bonne." |